DOUCEURS DES ILES

Un médecin-chef de dispensaire agressé dans son sommeil Une femme médecin, responsable du dispensaire de Wé, à Lifou, a été rouée de coups pendant qu’elle dormait par un mystérieux individu. La gendarmerie enquête. Elisabeth Artaud, médecin- chef du dispensaire de Wé, à Lifou, a été agressée dans son sommeil, chez elle, par un individu recherché par les gendarmes. En signe de protestation, les personnels des dispensaires de Lifou devraient observer une grève des soins non urgents, aujourd’hui lundi. Coups au visage Les agressions verbales sont assez fréquentes à Lifou à l’encontre des infirmières, et plus rarement des médecins. Elles sont généralement le fait des hommes en état d’ivresse amenés la nuit par des compagnons de boisson après une mauvaise chute ou un malaise. Mais c’est apparemment la première fois qu’un médecin est victime de violences physiques. Les faits se sont produits samedi peu avant l’aube, vers 5 h du matin. Un homme s’est introduit dans la maison du médecin chef par une fenêtre entrouverte. Il s’est rendu dans la chambre où elle dormait, a allumé la lumière, et l’a réveillée en lui administrant une série de coups de poing au visage. Les cris de sa victime l’ont rapidement mis en fuite. Elisabeth Artaud s’en sort avec une grosse frayeur, de multiples contusions et une incapacité de travail de huit jours. « J’ai été brutalement sortie de mon sommeil. Je n’ai pas donc vraiment eu le temps de mémoriser son visage. Je ne crois pas qu’il était ivre. En tout cas je n’ai pas le souvenir d’une forte odeur d’alcool », se souvient le Dr Artaud. Violence gratuite Le vol ne semble pas avoir non plus été le mobile de cette agression. « Il n’a rien emporté. S’il l’avait voulu, il aurait pu profiter de mon sommeil pour prendre ce qu’il voulait. Au lieu de quoi, il a allumé la lumière et m’a frappée. »L’agresseur ne paraît pas non plus avoir eu l’intention d’abuser sexuellement de sa victime. Un fait presque similaire s’était produit il y a environ un an et demi à Lifou. C’était à l’encontre d’une sage-femme. Un individu avait tenté de l’agresser à son domicile, mais elle avait réussi à le mettre en fuite en hurlant. Rares à Lifou, de telles violences sont hélas beaucoup plus fréquentes à Houaïlou, à Ouvéa, et surtout à Canala, où le personnel médical est régulièrement la cible d’agressions, d’insultes et de vols. Mais, d’une façon générale, le conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Calédonie déconseille l’exercice dans les îles, et se refuse à relayer les offres de postes ou de remplacement. Philippe Frédière